D’un bout à l’autre de l’archipel, nous tombons toujours sur un port. Du petit port autrefois prolifique de La Grave, nous terminons les îles interreliées par le port bien vivant de la Grande Entrée, le 1er port homardier au Québec. C’est à ce moment que je me rappelle mes expériences coup de cœur à bord d’un homardier en compagnie de Kaven et Jeannot Aucoin en voyage Îles de la Madeleine…
Mon expérience de pêche au homard aux îles de la Madeleine
Lorsqu’on voit poindre à l’horizon dans le port de Cap-aux-Meules les premières lueurs du soleil, Kaven et Jeannot Aucoin sont déjà à pied d’œuvre, préparant le bateau pour la journée qui les attend. Quand le capitaine largue les amarres, je suis prête, excitée, nerveuse de ce qui m’attend. Il est à peine 4 h 45, je suis encore brouillée de sommeil, mais je trépigne d’impatience.
De père en fils, et même de père en fille, la pêche aux îles de la Madeleine est un savoir traditionnel qui se transmet, mais aussi un véritable pilier économique. Au mois de mai, on célèbre la mise à l’eau avec tambours, trompettes et feux d’artifice, littéralement. Ne ratez pas la mise à l’eau si vous êtes en voyage aux îles de la Madeleine pendant la saison du homard, c’est tout un moment à voir, paraît-il!
J’observe la routine de ces pêcheurs… Le casier remonte sur le tral, la longue ligne de « paniers géants » de 75 à 100 kilos, et c’est une surprise chaque fois. Que contiendra le casier? Parfois une douzaine de homards bien vivants, parfois rien, ou quelques crabes ou oursins égarés.
On mesure soigneusement la carapace pour respecter les normes de taille. Les plus petits homards sont remis à l’eau, tout comme les femelles remplies d’œufs.
Élastiquer le homard, pas si facile que ça!
Troisième homme pour la journée, je suis mise à l’épreuve à la dernière étape : l’élastiquage des homards, que l’on assure afin d’éviter qu’ils se blessent dans la réserve remplie d’eau qui les loge jusqu’à l’usine.
Un gros fun noir auquel je prends vite goût. Les « reels » jouent à la radio, mes deux pêcheurs chantent à tue-tête. Ça dérape et ça déconne sur un méchant temps, on rit comme des fous tout en travaillant.
Je me trouve très, très bonne jusqu’à ce que Kaven prenne la relève pour accélérer le pas et que je réalise que, finalement ce métier n’est peut-être pas pour moi! Il se fout bien de moi, fière d’aller si vite, alors qu’avec un peu de perspective, je réalise que je suis vraiment lente… Mais j’ai du plaisir, c’est ce qui compte, non?
Le sourire fendu jusqu’aux oreilles alors que le lever du soleil enorgueillit le ciel de ses plus beaux atours, je déborde de respect pour ce métier difficile. Les trois fois où j’ai eu la chance de partir en mer, nous l’avons fait parce qu’elle était belle, comme une marre d’huile, mais je n’ose imaginer ce que les journées sombres et mouvementées peuvent réserver à ces pêcheurs, encore plus à ceux qui partent bien loin du rivage…
On dit qu’une mer aussi calme que celle à laquelle j’ai eu droit à 3 reprises en 3 ans n’arrive que quelques fois par saison… On dirait bien que j’ai eu de la chance!
La mer n’est pas qu’une carte postale magnifique, elle est le pain et le beurre de ces pêcheurs qui lui offrent de longues heures de labeurs. Je ne regarderai plus jamais les homards de la poissonnerie de la même manière ni me plaindrai à propos de leur prix!
Le homard des îles de la Madeleine dans votre assiette
Et parce qu’il faut bien boucler la boucle dans ce paradis des gourmands…. Nous avons fait provision de homards bien chauds à déguster en pique-nique au coucher de soleil pour en apprécier tous les arômes. Voilà un incontournable à faire aux îles de la Madeleine, que vous ayez ou non la chance de monter à bord avec un pêcheur sympathique! Rendez-vous simplement dans un port en après-midi accueillir les travailleurs de retour de leur journée et vous pourrez acheter des homards frais comme vous n’en avez jamais mangé!
Pas envie de vous casser la tête à les cuire? Fruits de mer Madeleine offre également la possibilité de passer prendre des homards bien chauds, frais cuits, à l’heure qui vous convient. Fort à parier qu’on se fera un plaisir de vous apprendre à casser les carapaces si ça vous est inconnu comme technique. 🙂
Je vous invite à lire d’autres articles sur les îles de la Madeleine:
- Quoi faire à Cap-aux-Meules, Îles de la Madeleine?
- L’archipel autrement : quoi faire aux îles de la Madeleine
- Archipel, demande-moi juste de rester…
- Trip aux îles de la Madeleine en scooter!
- Traversée vers l’île d’Entrée: un incontournable aux îles de la Madeleine
- Comment se rendre aux Îles de la Madeleine pour tous les budgets
- Pêche aux coques, ou le bonheur aux Îles de la Madeleine!
- Seule au monde en bord de mer…
- Fouettée par les vagues aux Îles-de-la-Madeleine!
- Nostalgie madelinienne ou le spleen des Îles-de-la-Madeleine
Et pourquoi pas jeter un coup d’oeil aux articles de mes copains blogueurs avec qui j’ai parfois partagé l’expérience?
- Homard: histoire de pêche – Julie Aubé
- Histoire de pêche aux îles de la Madeleine – Annie Anywhere
- La pêche aux homards aux îles de la Madeleine – de l’océan à notre assiette – Urbaine City
Vous êtes sur Pinterest?
2 commentaires
Mumu
29 mars 2019 à 07 h 56Quelle expérience incroyable ! Et l’article est très bien écrit, bravo ! Il faut vraiment se lever très tôt pour embarquer avec les pêcheurs ! Est-ce que tu as eu la chance de vivre cette expérience dans le cadre d’un blog trip ou bien n’importe qui peut tenter sa chance et embarquer sur un des bateaux ?
Jennifer Doré Dallas
29 mars 2019 à 05 h 47Bonjour! Le pêcheur est le cousin d’une amie des îles, donc oui j’ai eu un accès un peu privilégié, mais c’est aussi possible de demander une fois aux îles et de jaser avec des pêcheurs au port, qui accepteront peut-être de vous y emmener! 🙂