Combien de fois par année me fais-je dire que je ne suis pas « plein air »… ça m’énerve! Faire du plein air, c’est jouer dehors, que ce soit s’asseoir dehors, monter au top d’une montagne ou se baigner dans un lac. Être dehors.
Du plein air, ce n’est pas nécessaire que ça soit associé à faire du sport de brousse réservé aux élites ou à de l’équipement top notch.
Je ne suis pas plein air… Pourtant, j’ai grandi à cueillir des baies dans le bois, les deux pieds dans bouette. À tenter de faire avaler des mouches aux plantes carnivores de la « swompe » voisine. À glisser sur un « crazy carpet » dans le pit de sable immense ou à le descendre en 3-skis l’hiver. Mon premier « cours » de conduite était même dans le champ de foin de mon Pappy. J’ai eu un 4 roues/quad avant d’entrer en maternelle et je peux vous dire que je le poussais à fond dans les trails de la terre familiale, les cheveux au vent, les joues rosies par le soleil. J’en ai croisé des chevreuils, des orignaux, des ours, même. Pareil pour le ski doo. Je traînais même mes petits cousins dans les sentiers dès que j’ai été assez grande pour accrocher la carriole! Marie-Doudoune, qu’on l’appelait, au fond de mes Hautes-Laurentides.
On se faisait des compétitions de nage jusqu’au quai du milieu de notre lac, ou des défis de qui flotte le plus avec ma tante clairement incoulable, avec en trame sonore les ouaouarons et les oiseaux du coin. J’étais une championne de sortage de barbottes au printemps, pis, oui, je mets maintenant mes propres vers sur ma ligne de pêche! Oui! Oui! Une fille qui apprécie la nature, tsé!
En vieillissant, la vie m’a clouée plus souvent devant un ordi, mes grands-parents ont vendu la terre, j’avais moins d’étés insouciants, certes, mais je suis encore la même fille qui frétille d’impatience à l’idée de se jeter dans un lac quand il fait chaud. Surtout si c’est le Tapani qui m’a vue grandir! D’ailleurs, faudrait bien que j’y retourne, ça fait un p’tit bout que je ne m’y suis pas trempée. Ça ne m’énerve pas un brin les bébêtes sous l’eau opaque, moi, monsieur!
J’adore marcher et regarder la nature en bonne compagnie, jouer dans la neige jusqu’à ce que joues glacées s’en suivent. Percer des trous à la surface du lac gelé et attendre que ça pogne avec un petit peu de Caribou ou de Sortilège autour du feu dans cabane. Du gros gros sport national! 😉
On peut voir que mes premières tentatives sont moins que fructueuses! 🙂
Non, je ne suis pas assez en forme pour de grandes randonnées jusqu’aux belvédères exceptionnels qui abondent sur Instagram. Je n’ai pas d’équilibre pour 2 cents alors oubliez-moi avec mon appareil photo en canot ou en trek dans les sentiers à flanc de falaise. Ça ne veut pourtant pas dire que je n’aime pas être dehors ou en nature.
Oui, je m’essouffle illico et je me tanne vite physiquement du fat bike, de la raquette ou des montées, alouette, mais j’adore essayer autant que celui qui en fait pendant des heures. Pis du SUP assis ou à genou sur une baie des îles de la Madeleine, amenez-en! Pas besoin de faire des courbettes pour triper raide, pis ça, c’est Cindy Hook qui me l’a confirmé. Un déjeuner sur l’eau sur une planche géante, c’est tout aussi plein air que du yoga en équilibre en plein vent.
Je capitule souvent plus vite que les autres, parce que christie que du sport ce n’est pas mon truc, mais attention, je veux mettre une chose au clair : j’adore le plein air, la nature, être dehors.
Le plein air… C’est dommage qu’on se soit approprié le mot pour l’associer au monde en forme, aux sports d’aventure, aux montres high-tech de coureur olympique ou au cardio full-pine, parce que cueillir de p’tites fraises des champs à quatre pattes, marcher sur la grève les chevilles qui spinnent et admirer les lignes dessinées par le vent sur un lac, c’est aussi ça le plein air.
Se laisser dériver sur un tube ben relax en rivière, lire un livre sur le balcon d’un chalet pas de Wi-Fi, me napper de chasse-moustique parce que je suis la seule prise pour cible autour de la table et même faire un peu de vélo électrique pour monter les côtes, c’est aussi ça le plein air.
Oui, je suis plein air. Pas sportive. Pas en forme. C’est ça la nuance.
Le plein air, c’est faire le plein d’air frais, d’air pur, de temps en nature.
Le plein air, c’est apprécier la verdure, madame météo pis le moment présent.
Le plein air, c’est moi aussi!
3 commentaires
Martine
19 juillet 2018 à 12 h 15J’ai pas tout compris du québécois mais j’ai saisi le sens de tes propos.
Je n’ai qu’une chose à dire : Amen ma soeur!!! 😊
Une fille de la campagne.
Chacha Aventurière
19 juillet 2018 à 02 h 06Et de deux la messe est site !
Lucie A.
5 août 2018 à 01 h 40Joli article et message! Bravo! 🙂