Poivre rouge - Kep, Cambodge

Article publié le 16 février 2014 et mis à jour le 19 janvier 2022.

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Kep à dos de moto : poivre, crabe et repos!

Le bus de Phnom Penh part à l’heure, un petit miracle! Je somnole comme je peux pendant les deux heures et demie de trajet, malgré les cahots de la route et le bébé qui pleure sur sa mère à côté de moi. J’avoue que je suis un peu lasse de la ville et j’ai besoin d’évasion. Les informations que j’ai glanées en ligne me font croire que la province de Kampot m’aidera dans cette quête, étant beaucoup moins populeuse et plus tranquille.

Vue de ma chambre - Kep Lodge

Le bus s’arrête soudainement devant un terrain vacant et j’entends le chauffeur prononcer de façon presque inaudible le nom de Kep. J’empoigne mon sac et me dépêche à descendre pour récupérer mon bagage dans la soute, que j’ai la surprise de découvrir recouvert de sable rouge, cadeau de la route sous le bus. Une dizaine de chauffeurs de tuktuk attendent sans trop me laisser d’espace pour bouger (encore moins pour penser!); ils attendent impatiemment que j’annonce ma destination afin qu’ils puissent se faire concurrence. N’ayant pas envie de jouer le jeu trop souvent répété en Asie du Sud-Est, je m’éloigne du groupe en direction d’un chauffeur esseulé en bordure de la route et lui donne le nom de mon hôtel.

J’ai pris l’habitude de ne pas demander le prix dans de pareilles circonstances; je nomme ma destination et je prépare un ou deux billets d’un dollar américain que je remets à la fin d’un geste décidé en fonction de la durée du trajet. Jamais un chauffeur ne m’a contredit et il m’est arrivé à plusieurs reprises qu’on me rende un dollar donné en trop. Un habitué de l’Asie m’avait conseillé cette tactique après m’avoir vue payer trop cher pour revenir à l’auberge. Il semblerait en effet qu’elle soit très efficace, car les chauffeurs ont l’impression qu’on a déjà fait le trajet et qu’on sait ce que ça vaut, ils ne surévaluent donc pas leurs prix à la couleur de notre peau. Bien entendu, il faut être raisonnable et offrir la valeur du marché après avoir analysé quelques offres.

Mon chauffeur de tuk tuk - Cambodge

J’arrive au Kep Lodge, un bel endroit tenu par des Suisses en plein cœur de la forêt. On me conduit à mon bungalow (ben quoi, on ne refuse pas un peu de luxe!) et je me réjouis déjà à l’idée de passer le reste de la journée dans mon hamac sur le grand balcon à savourer le panorama. C’est d’ailleurs ce que je m’empresse de faire après une bonne douche chaude (c’est un luxe par ici, ça aussi!).

Ma chambre - Kep Lodge Mon hamac - Kep Lodge

J’ai faim tôt alors j’apporte mon portable pour travailler de la grande terrasse à aire ouverte qui sert de salle à manger. Il n’y a presque personne, c’est tranquille. Je ne vois pas le temps passer et c’est le coucher du soleil qui me rappelle à mon balcon de chambre.

Coucher de soleil - Kep Lodge - CambodgeMa terrasse - Kep Lodge - Cambodge

Je me laisse porter par les bruits de la nature alors que je regarde Galarneau peindre doucement le paysage de taches orangées. Quand les couleurs sont parties, je rentre et c’est là que je fais ma première crise cardiaque de la soirée : un MÉGA scarabée se cache dans mes rideaux. Il fait la taille de la paume de ma main. Je finis par le pousse dans une tasse à l’aide de la soucoupe et le lance à l’extérieur tout en couinant comme une petite fille. Très peu pour moi les bestioles quand je suis seule en pleine nature…

Scarabée - Kep, Cambodge

Je m’installe dans mon lit sous la moustiquaire et je jase avec mon chum sur Skype. En pleine conversation, j’aperçois dans mon angle mort un mouvement rapide et je suppose qu’il s’agit d’un gecko, petite bestiole mignonne et commune ici. Je fais l’erreur de regarder au plafond à l’extérieur de mon abri et je découvre la responsable de ma deuxième crise cardiaque : une araignée énorme, velue, de la grosseur de ma main. J’irais même jusqu’à dire une tarentule, mais Jérôme, qui n’a aucune pitié de moi à l’autre bout du fil, ne me croit pas du tout. J’évalue mes options : impossible de la tuer, elle est trop haute, et pour aller chercher de l’aide d’un brave habitué à ces bestioles, il me faudrait traverser des sentiers où il s’en cache probablement plusieurs autres… Je décide d’éteindre la lumière et de me coucher pour faire semblant qu’elle n’est tout simplement plus là. Heureusement, le sommeil me rattrape vite et me libère de cette torture.

À noter : c’est la seule araignée plus grosse qu’une pièce de 25 cents que j’ai vue de tout mon voyage, il faut croire que j’étais prédestinée. Sans parler qu’un scarabée, c’est bien innocent, à ce que j’ai appris par la suite. Je n’ai plus vu de bestioles de tout mon séjour.

Le lendemain matin, après le déjeuner, c’est un des employés de l’hôtel qui adopte le rôle de chauffeur pour me faire découvrir Kep derrière lui sur sa moto. Une très belle façon de découvrir la campagne, de sentir le vent et de s’arrêter plus facilement pour prendre des photos!

Les rizières du Cambodge Routes poussiéreuses de Kep, Cambodge

Les routes sont en travaux et donc très poussiéreuses, ce qui rend le trajet un peu moins agréable (demandez un casque à visière complète, si possible!), mais on arrive rapidement à la plantation de poivre où le propriétaire me fait visiter en français, anglais et allemand mélangés.

Je n’avais aucune idée de la façon dont se cultive le poivre et j’ai été franchement surprise de découvrir que ça pousse en hauteur et en petites grappes. À ce moment dans la saison, les plants sont en fleurs et il n’y a pas encore de grains de poivre, seulement quelques petites boules vertes qui viennent tout juste d’apparaître parmi les bourgeons.

Plantation de poivre - Kep, Cambodge Trois poivres qui sèchent au soleil - Kep, Cambodge Des grains de poivre - Kep, Cambodge

Un peu plus loin, du poivre blanc, rouge et noir sèche au soleil sur de grands treillis. L’amalgame des couleurs est si joli et je m’amuse à prendre des dizaines de photos.

Poivre noir - Kep, Cambodge Poivre rouge - Kep, Cambodge

Après avoir fait quelques provisions, on repart visiter les environs sur des petites routes presque inhabitées. On passe devant quelques maisons sur pilotis typiques du Cambodge devant un paysage vert fluo créé par les rizières.

Un petit détour nous permet de découvrir l’emblème de Kep, le crabe géant. C’est après tout le royaume de ce crustacé ici!

Crabe de Kep, Cambodge

De retour à l’auberge, je m’installe au creux du hamac dans le vent frais d’après-midi et je profite de l’ambiance. Quelques heures plus tard, mon chauffeur vient me reconduire au marché aux crabes, un incontournable de tout séjour dans ce village. Tout est fermé pour la soirée, j’ai raté la pêche spectaculaire, semble-t-il, mais j’aperçois encore au sol les morceaux gisant ici et là, alors qu’ils se font humer par les chiens du quartier venus grignoter les restes.

Les restaurants au bord de l’eau sont toutefois encore ouverts et je choisis un peu au hasard (Kimly, m’ayant été recommandé, est malheureusement fermé aujourd’hui). Je m’installe sur la terrasse et sirote un cocktail à la lueur du coucher de soleil. La brise légère me rafraichît et je regarde les hommes âgés au dos courbé rentrer les pièges à crabes, les pieds dans l’eau de la marée basse.

Crabe au poivre - Kep, Cambodge Marché aux crabes - Kep, Cambodge

Je commande le fameux crabe au poivre de Kampot, une excellente façon de terminer mon séjour à Kep avant de repartir pour Kampot… Mon seul regret : ne pas avoir pu en manger plus souvent!

Quelques conseils :

  • Prenez un bus qui va directement à Kep pour vous rendre ensuite à Kampot en tuktuk. De cette façon, vous pourrez plus facilement repartir vers les grandes villes de Kampot que si vous faites Kep ensuite.
  • Kep est jolie, mais il ne s’y passe pas tant de choses, donc c’est plus pour le repos. Si vous voulez profiter des restaurants et cafés, c’est plutôt à Kampot qu’il faut dormir.
  • Pour avoir une idée générale des trajets et horaires de bus au Cambodge, consultez ce site.

Alors, vous aimez le crabe?

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6 commentaires

  • Commenter
    Lili
    26 mars 2014 à 04 h 39

    Je prends en note tous ces bons conseils ! Je serai bientôt au Cambodge. Je pensais faire Kampot puis Kep avant de partir au Vietnam mais si tu dis qu’il vaut mieux faire l’inverse pour repartir… Je vais étudier cela de plus près ! 🙂

    • Commenter
      Jennifer
      26 mars 2014 à 10 h 35

      Salut!
      Tu es en Thaïlande, là, non?
      À ce moment-là, ça dépend vraiment de ton trajet. Moi je devais partir de Kuala Lumpur pour mon vol vers la Turquie et les billets AirAsia les moins chers étaient de Siem Reap, alors j’ai organisé mon trajet ainsi, mais la vraie raison pour laquelle j’ai fait Bangkok-Hanoï est que j’avais réservé un vol comme preuve de sortie requise pour mon visa de 60 jours demandé à Buenos Aires! 😉

      Beaucoup de gens font le trajet Thaïlande-Cambodge-Vietnam-Laos, c’est aussi possible, ça dépend de ce que tu veux faire.

      Quels sont tes plans pour la suite?

      • Commenter
        Julie rivest
        1 avril 2014 à 01 h 01

        Je suis à Phnom Penn et je pensais me rendre à Kampot avec mon mari et mes enfants pour quelques jours. Est-ce qu’un tuk-tuk peut nous amener pour une journée à Kep ? Et si oui, d ‘sprès toi combien de temps ? Avec les enfants, on essaie de dormir plusieurs jours au même endroit; donc si Kep peut se faire dans une journée..!
        Merci !

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          Jennifer Doré Dallas
          1 avril 2014 à 07 h 45

          Oh que j’aimerais être avec vous en ce moment! Le Cambodge me manque.

          Oui, Kep peut être fait en une journée, c’est petit. Vous n’en ressentirez pas au temps le charme, mais ça se fait amplement. Je recommande de revenir avant la nuit tombée si vous prenez le tuk-tuk, car la route est très accidentée (du moins elle l’était!)
          C’est un bon choix de passer quelques jours à Kampot. Où dormirez-vous?
          N’hésite pas si tu as d’autres questions

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    Petit guide de voyage pour Kampot, Cambodge
    25 août 2014 à 06 h 57

    […] Plusieurs personnes m’avaient parlé de Kampot, parfois en bien, parfois en mal, mais tous disaient que c’était un endroit très touristique. Je peux le comprendre, mais j’ai pourtant eu une expérience totalement différente. Pour moi, Kampot c’est une ville tranquille, agréable, verte et pleine de petits recoins à découvrir. J’ai adoré les six jours que j’y ai passés après mon petit séjour à Kep, dont je vous ai parlé dans Kep à dos de moto : poivre, crabe et repos! […]

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    Authentik Vietnam
    17 septembre 2017 à 02 h 54

    Des conseils super. Merci de votre bon partage 🙂

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