Tissus multicolores vendus au marché d'Otavalo

Article publié le 2 juin 2025.

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Sierra Norte d’Équateur: de la Mitad del Mundo à Otavalo et Cuicocha

Imaginez-vous 500 ans apr. J.-C. dans un champ où figure maintenant l’Équateur sur la carte. Les gens savaient déjà comment interpréter le cycle du soleil et de ses rayons pour déterminer les meilleurs moments pour planter leurs semences. Fascinant, non? La 2e journée de mon itinéraire de 10 jours en Équateur se dessine donc de la ligne de l’équateur à la lagune de Cuicocha en passant par Otavalo et son précieux marché textile, le tout à seulement 120 kilomètres de Quito, la capitale, où j’ai visité la veille. Mêlons donc géographie, eaux volcaniques et une ancienne ferme de cochons d’Inde pour une journée que j’appellerais riche en explorations! Prêts à partir?

Mitad del Mundo, mais la vraie moitié du monde: El Reloj Solar Quitsato

En 1736, une expédition française commanditée par Louis XV fit son chemin jusqu’à la Mitad del Mundo afin de calculer et démontrer la théorie de Newton selon laquelle la terre n’est pas une sphère parfaite. C’est donc dire que l’emplacement géographique de l’équateur et les côtés particuliers de la «moitié du monde» fascinent depuis longtemps!

On souhaitait également calculer la ligne équatorienne qui passe par 16 pays autour de la planète, mais c’est cet emplacement dans les Andes d’Équateur qui fut choisi, car les montagnes ici offrent des points de repère de triangulation plus faciles pour les calculs que les plaines africaines n’offrent pas avec leur horizon à perte de vue.

Pari réussi pour ces scientifiques grâce à qui nous comprenons mieux la géographie terrestre de nos jours!

D’ailleurs, saviez-vous qu’à cause de son emplacement, le pays ne connaît pas de saisons et jouit d’un ensoleillement égal à l’année, de 6h à 18h environ? Petite différence: le soleil se lève le 21 mars directement sur l’équateur, mais aux solstices il aura varié d’environ 7 mètres seulement…

Je dois avouer qu’à part ce que j’ai appris à l’école, je n’avais pas trop compris tous les rouages de cet aspect du mouvement terrestre. Au centre El Reloj Solar Quitsato de la Mitad del Mundo (attention, il y en a deux, n’allez pas à la Ciudad de la Mitad del Mundo, plutôt touristique, et pas réellement au bon endroit), on voit une immense horloge solaire qui se trouve à exactement 0’0’0’ sur ma boussole de téléphone.

Franchement impressionnant, mais les démonstrations du personnel super compétent rajoutent aussi immensément à l’expérience, je vous assure.

Une autre façon de penser le monde géographique!

Fait intéressant à mon avis: pour les résidents. ce n’est pas la ligne de l’équateur qui divise la terre du Nord au Sud, mais plutôt la ligne qui unit de haut en bas, car on la place verticalement quand on tient un globe. Complètement différent de ce que les colons européens ont fait pour placer l’occident au «sommet du monde» et je trouve ça quand même fascinant qu’on se soit mis sur un piédestal à ce point-là!

Comme quoi il faut voyager pour bousculer nos façons de penser et apprendre que «Nord» vient de l’hindou qui veut dire gauche dans le sens de s’orienter qui vient d’orient, donc quand on s’oriente le Nord se trouve à gauche. Plein de bons sens quand on y pense, mais c’était la première fois que j’entendais ça.

Il y a des toilettes sur place, ainsi qu’une petite boutique pour aider à faire vivre l’endroit tenu par des passionnés.

Un tour de bateau à la lagune de Cuicocha

Le bus poursuit sa route sur 55 km en passant par Cayambe où de gigantesques cygnes multicolores font office de bateaux sur un petit lac de bord de route.

On change aussi de région pour la Sierra Norte, terre des populations autochtones Karankis et Otavaleños.

À l’ombre des volcans endormis Imbabura, un mastodonte qui atteint 4609 mètres, et du Cotocachi à 4944 mètres, se trouve une caldera impressionnante nommée Cuicocha, qui signifie lac du cochon d’Inde en quichua (cuy + kucha). Situé dans le parc national de Cotacachi-Cayapas, ce site est devenu un incontournable touristique notamment pour ses tours de bateau et c’est justement ce que je viens y faire!

Vue sur la lagune de Cuicocha

Ce n’est pas tous les jours que j’ai la chance de faire un tour de bateau dans un cratère de volcan actif, caldera formée par une explosion qui s’est ensuite remplie d’eau. L’étendue s’oxygène naturellement, mais on n’y retrouve pas de vie aquatique, comme les fumerolles et les expulsions de gaz demeurent encore visibles sous forme de miniatures bulles qui rompent la quiétude de la surface autour du bateau.


Deux grands îlots au milieu du lac (Yerovi et Wolf) offrent une petite pause au bateau pendant qu’on admire les petites cloques exploser à la surface. Il est interdit d’y débarquer toutefois, afin de conserver ce site naturel d’importance où, à la surface, la faune et la flore foisonnent.

Mention spéciale pour le restaurant attendant au quai: le ceviche de crevettes, spécialité d’Équateur, me régale, tout comme les empanadas frits au fromage, et ce, pour un prix très raisonnable de 10$ US au total, incluant ma boisson.

Attention, toutefois, ne vous attendez pas aux empanadas argentins bien remplis, c’est un tout autre style, tout comme le ceviche,  plutôt une forme d’étuvée qu’une «cuisson» au jus de citron.

Une visite du célèbre marché d’Otavalo

Dans la vallée d’Imbabura, autour du lac San Pablo et sur les contreforts des volcans se retrouvent les Autochtones Otavaleños réputés pour leur commerce textile. D’ailleurs, mon prochain arrêt au fameux marché d’Otavalo me permet de constater l’étendue de leur savoir-faire et même de me procurer quelques souvenirs tissés. En fait, on opère un demi-tour à partir de la lagune pour revenir 14 km plus loin!

Hélas, je voyage en Équateur pendant la fête du Travail qui se tient aujourd’hui, donc il y a beaucoup moins de kiosques que d’habitude au marché d’Otavalo, mais ça ne m’empêche pas de retrouver des dizaines d’étals débordant de couvertures, ponchos, chandails, foulards et j’en passe, tous aux marchandises plus colorées les unes que les autres.

Au coin, une petite panaderia (boulangerie) propose des biscuits à 50 cents US que j’ai sentis bien avant de les voir de mes propres yeux… Marketing réussi! Je n’ai pas pu m’empêcher d’en acheter à grignoter dans le bus!

Coin de rue au marché d'Otavalo en Équateur

Hébergement à Otavalo, Las Palmeras Inn

C’est à Otavalo que nous logerons pour la nuit, dans une hacienda rurale (maison de ferme) de 1850 où nous arrivons un peu avant la tombée de la nuit (à 18h ici, je vous le rappelle); Las Palmeras Inn.

Bien que la route en travaux pour se rendre à l’hacienda puisse vous en faire douter, soyez sans crainte… Vous déboucherez sur une fermette absolument fabuleuse qui vous projettera dans les racines coloniales espagnoles de l’Équateur. 

Dès mon arrivée, je tombe sous le charme. Un porche de bois recouvre les murs d’adobe de teintes turquoise sous lequel se prélassent les chiens de la maison. Différentes maisonnettes sur la propriété accueillent les voyageurs dans des chambres assez spacieuses, toutes différentes les unes des autres.

Des cochons d’Inde aux touristes des quatre coins du monde

Cesar Arcos, le propriétaire de Las Palmeras Inn, fait la tournée et me raconte l’histoire des lieux. D’abord une maison de ferme à 7 chambres, cette hacienda a subi plusieurs modifications au fil des ans pour servir de ferme de cochons d’Inde (eh oui, on les mange en Équateur!), puis maraîchère, pour ensuite être convertie en établissement touristique comme on le connait aujourd’hui.

Dans les chambres, des foyers permettent de couper l’humidité des montagnes où la température ne fait jamais danser le thermomètre, puis des bouillottes sont insérées sous la couette pendant que nous soupons dans la grande salle à manger.

Entrée du restaurant Las Palmeras Inn

Une excellente option pour se restaurer sur place

Le repas 3 services à 25$ US vaut définitivement le coup: une entrée de crème d’avocat délicieuse, des crevettes avec quiche, croquette de patate et chou-fleur, ainsi qu’un dessert tres leches typique. Passez prendre un verre au bar aussi, on s’y sent vraiment chez soi dans le décor tout de bois.

Avant de quitter la salle à manger, toutefois, levez la tête pour observer la statue qui tient un cuy (cochon d’Inde) dans sa main en hommage au passé fermier de la maison!

Sculpture tenant un cochon d'Inde Las Palmeras Inn

Je me laisse bercer par le son romantique de la pluie contre les gigantesques feuilles des plantes abondantes autour de mon balcon alors que je sombre dans un sommeil profond. La nuit sera courte, nous partons de bon matin pour une grosse journée de Cayambe aux thermes de Papallacta en terminant dans l’Amazonie sous les coups de minuit!

Ce voyage a été réalisé grâce à l’invitation d’Allo Destinations, une agence de voyages spécialisée dans la préparation de voyages sur mesure dans 17 destinations autour du globe! Découvrez leurs circuits que vous pouvez personnaliser pour que votre voyage en Équateur vous ressemble complètement! Dites-leur que je vous envoie et je vous enverrai un de mes livres en cadeau une fois votre réservation confirmée!

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