Impossible d’imaginer un itinéraire plus contrasté et rempli d’émotions que cette 3e journée de mon voyage en Équateur. Du charme des villages andins à la moiteur enveloppante de la jungle amazonienne, en passant par les eaux bouillonnantes des thermes de Papallacta, ce fut une véritable odyssée sensorielle.
Musique traditionnelle, foulards tissés à la main, visite d’une fondation inspirante, à la chandelle au cœur de la forêt… tout s’est aligné pour faire de cette journée un condensé de tout ce que j’aime en voyage: les imprévus, les rencontres humaines, les paysages à couper le souffle et ce petit vertige délicieux de se sentir loin, très loin de chez soi.
Pour lire les journées précédentes de ce voyage d’abord, les voici:
- Quoi faire à Quito? Une journée remplie d’incontournables en Équateur
- Sierra Norte d’Équateur: de la Mitad del Mundo à Otavalo et Cuicocha
Un peu de musique locale
En partance de notre super hacienda d’Otavalo, nous offrons un «lift» à des dames otavaleñas qui viennent chanter et vendre leur art du même coup dans le bus.
L’oncle de Christina, l’une des deux, tisse la laine d’alpaga dans la communauté la Compania près du lac San Pablo sous le volcan Imbabura. De 5 à 15$ le foulard, dur à croire que c’est fait à la main, mais c’est bien le cas, pourtant. Je suis impressionnée et je ne peux m’empêcher d’encourager ces communautés locales qui créent de petits trésors dont on ne peut se passer comme souvenir de voyage!
Quelques roses d’Équateur
On passe à travers Cayambe, ville mieux connue pour la culture de roses pour laquelle l’Équateur est renommé.
Il s’agit d’un des 5 plus importants produits d’exportation du pays. Le saviez-vous? Les pieds des plants viennent d’ailleurs, mais les roses sont cultivées ici, car le climat à l’équateur est très égal à l’année, propice à la culture de ces fleurs.
Des serres en produisent des milliers tous les jours et elles sont ensuite expédiées de l’aéroport de Guayaquil à travers le monde.
La prochaine fois que je vais offrir des fleurs, j’aurai certainement l’Équateur en tête!
Visite à la Fundacion Arcanjel
Je l’avoue, je ne suis généralement pas fan du tout des groupes qui rendent visite à des fondations, orphelinats et cie en voyage, car on entend tellement souvent des histoires d’horreur d’enfants pris en otage pour faire entrer l’argent et les dons.
Quand Allo Destinations, avec qui j’ai voyagé, nous a proposé d’emmener de quoi aider la Fundacion Arcanjel de Cayambe, j’ai toutefois acheté de la médication pour enfants et préparé quelques effets scolaires, me disant que ça ne pouvait pas nuire.
Que je suis contente de l’avoir fait, car cette visite fut bien loin des clichés.
Le propriétaire/responsable est un passionné qui aide les enfants victimes de violence à la maison en proposant des soins en tous genres, mais surtout un espace sécuritaire et de l’aide psychologique, mais aussi de l’éducation aux Vénézuéliens sans accès à l’école, car ils ne sont pas naturalisés en Équateur.
Seuls quelques enfants étaient présents lors de notre passage et personne ne fut obligé d’interagir avec nous ou de participer à la photo de groupe, même après que nous ayons laissé nos dons dans la salle commune.
Chaque année, ce que le groupe lui laisse est précieux et fait une grosse différence, car ils ne reçoivent aucune aide gouvernementale que ce soit! Si vous êtes dans le coin, ils vous invitent à passer les voir, avec ou sans dons, pour passer le mot sur cette belle cause!
Relaxer aux thermes de Papallacta
Nous reprenons ensuite la route pour environ 2 heures afin d’atteindre les fameux thermes de Papallacta, un petit paradis de détente à 3600 mètres d’altitude.
Pour 10,50$ US, j’ai eu tout le loisir de profiter de l’eau thermale bouillante des nappes souterraines refroidie avec les sources des montagnes avoisinantes.
Plusieurs bassins de grandeurs, profondeurs et températures différentes atteignent jusqu’à 43 degrés. C’est chauddddddddd, mais ça fait du bien à mon corps encore un peu affecté pour l’altitude de l’Équateur! Je recommande d’y prévoir quelques heures avec un bon livre.
Info pratique: Le site est très moderne et bien aménagé, on y retrouve des toilettes, des douches, des cabines pour se changer, des paniers pour mettre nos effets dans les casiers incluent (grosseur d’un sac de jour généreux environ) et une serviette vous est fournie dans le prix. Un snack-bar est aussi ouvert sur place.
Un roadtrip au cœur de tous les paysages
Après cette bonne détente, nous remontons dans le bus pour un peu de route avant le dîner, et ce, avec une descente à 2200 m dans la «cloud forest» ou forêt des nuages, avant de remonter de nouveau dans les montagnes équatoriennes.
Des cascades s’improvisent au bord de la route et des dizaines de broméliacées et orchidées ornent les troncs des arbres.
Nous longeons par moment la rivière de Papallacta qui se jette dans le bassin amazonien vers lequel nous nous dirigeons. Je me laisse rêvasser par la fenêtre… Que c’est beau!
Tristement, nous suivons aussi un oléoduc de 420 km qui traverse le pays et transporte 380 000 barils de pétrole par jour. Je ne le savais pas, mais c’est en Équateur même qu’on extrait 75% du pétrole consommé au pays, ce qui est rare quand même comme production locale.
D’ailleurs, sur une note plus positive, l’essence est très abordable en Équateur comme le carburant est subventionné par l’état. Vous paierez 1 gallon 2,70$ US (4 litres) et le diesel 1,70$ US.
Un lunch bien local
Nous arrivons vers 14h30 pour un dîner tardif de trucha (truite locale) à La Casa de Gina, une petite échoppe, destination réputée pour le rafting et le kayak, si vous cherchez à faire de genre de sport aquatique en Équateur.
Pour vous donner une idée des prix, le repas avec soupe, filet de truite, frites et riz et banane au chocolat en dessert m’en coûte 10$ US.
En route vers l’Amazonie d’Équateur
Nous nous mettons en branle vers l’Amazonie à 16h30 pour le dernier segment de route du jour.
Normalement, j’aurais coupé ce voyage en deux et pris plus de temps à chaque endroit (ce que je vous recommande d’ailleurs), mais comme j’y étais pour un voyage média/agents, le tempo était bien plus rapide. Tenez-en compte lorsque vous établirez votre itinéraire en Équateur.
Hélas, 15 minutes plus tard, alors que le bus s’immobilise derrière une longue queue de véhicules, nous apprenons que la route vers la forêt amazonienne est bloquée et ne rouvrira supposément que vers 18h, soit dans 1h15 environ. Merde!
18h vient et passe, puis 19h et ça continue.
Nous avons maintenant plus de 3 heures de retard, assis dans le bus à attendre l’inconnu. Ahhh, les aléas du voyage!
La noirceur se pointe et nous savons maintenant que nous atteindrons l’Amazonie et notre lodge uniquement à la nuit tombée.
Nous avons toutes envie de pipi (hihi!); heureusement, la route rouvre finalement. 50 minutes nous séparent d’une station essence pour soulager l’envie que les bosses de la route nous rappellent sans cesse.
De là, un autre 1h30 de trajet, puis une bonne demi-heure de piste cahoteuse étroite dans la jungle nous permet de rejoindre les pirogues qui nous attendent dans la nuit noire.
Il y a quelque chose de vraiment impressionnant à parcourir les flots de la rivière alors que seule la lune éclaire la surface. J’en ai des frissons.
De chaque côté de nous, dans les sillons du bateau, des branches à peine perceptibles et sûrement une foule de mystérieuses créatures occupent la nuit.
Mystère qu’il vaut mieux ne pas vraiment élucider ce soir, n’est-ce pas?
Dormir au cœur de l’Amazonie d’Équateur
Arrivés au lodge, nous sommes attendus par le personnel avenant malgré notre grand retard. Une excellente soupe et du bœuf des plus tendres font un souper parfait avant d’aller roupiller.
Les employés nous mènent à la torche à nos cabanes, chacune adossée à un jumeau, en pleine jungle.
Dans les chambres, seules des chandelles inondent la nuit de reflets iridescents. J’imagine que c’est ça l’aventure du voyage, n’est-ce pas? Ne pas trop savoir où l’on est, ce qui s’y trouve et comment les rayons du soleil changeront le portrait de notre environnement!
Je suspends mes vêtements déjà inondés de sueur (il fait CHAUUUUUUUUD collant), puis je me brosse les dents à la lueur de la chandelle. Il y a de quoi de si romantique à cette nuitée sans électricité, sans wifi. C’est si rare de nos jours que j’en apprécie l’image en écrivant ces lignes dans mon lit.
Seuls les gargouillis de mon ventre affaibli par les antimalariques viennent interrompre le chant des insectes et bestioles dans la nuit noire.
Toutes sortes de craquement et sifflements inondent mes oreilles et je célèbre cette musique pour m’endormir.
Je suis dans l’Amazonie équatorienne… je me pince! WOW! J’ai déjà si hâte à demain (lisez l’article à ce sujet ici)!
Sur ce, bonne nuit!
Petite note sur mes médicaments antimalaria: si c’était à refaire, je ne les prendrais pas pour cette destination. Il y avait à peine de moustiques et cette région de l’Amazonie n’est pas réputée pour la malaria. Je me fais généralement dévorer et je ne suis revenue qu’avec une seule piqûre. Pensez quand même au chasse-moustiques et aux vêtements longs, car bien que les maringouins soient absents en mai, il y a par endroits des tonnes de petites mouches un peu comme nos mouches noires et les branches pourraient vous lacérer les jambes.
Continuez votre lecture de mon aventure en Équateur avec ces articles:
- Quoi faire à Quito? Une journée remplie d’incontournables en Équateur
- Sierra Norte d’Équateur: de la Mitad del Mundo à Otavalo et Cuicocha
- Réveil au coeur de l’Amazonie: jour 4 en Équateur
Vous êtes sur Pinterest?
Même si j’ai réalisé un partenariat, les opinions dans ce texte demeurent les miennes et n’ont pas été influencées de quelque manière que ce soit. Apprenez-en davantage à ce sujet en lisant la politique éditoriale et mentions légales.
Aucun commentaire