Article publié le 17 novembre 2011 et mis à jour le 8 mars 2023.

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Burmese Days de George Orwell

« A Club member is sacrosanct »

On le trouve partout le long du Scott Market (Yangon). Les pages sont photocopiées sur un carton-pâte relié par un bon vieux bâton de colle… Mais ne vous arrêtez pas à l’allure recyclée de ce fabuleux bouquin. Burmese Days de George Orwell nous plonge au cœur des années 1920, dans le village isolé de Kyauktada, au fait de la domination du grand Empire britannique. Un village isolé donc… plombé par la chaleur humide et loin de tout. Peuplé d’une poignée de colons britanniques, de quelques indigènes, de buffles, de moustiques… Ce cadre réduit donne toute la dimension pathétique aux impitoyables manœuvres politiques et sentimentales auxquelles se livrent les personnages.

Pathétique, mais délicieux… L’isolement exacerbe les tensions.

Bien décidé à être le premier membre indigène à intégrer le « Club anglo-indien » de Kyauktada, le juge corrompu U Po Kyin est prêt à tout pour nuire à la réputation du rival Dr Veraswami. Ce dernier cherche la protection et le soutien de John Flory, un marchand de bois désenchanté, pour intégrer le Club et préserver sa réputation des coups vicieux du magistrat. Autour de cette trame se greffent d’autres histoires qui offrent un aperçu sans concession des croyances et des pratiques sous l’Empire britannique. Les trames se nouent et les histoires passent. Au final, ne reste que Kyauktada… un village perdu. Une poignée de colons, quelques indigènes, des buffles et des moustiques… Alors, on se dit : « Tout ça pour ça ? » Ben oui… Ce livre inspire un sentiment de gâchis si bien amené qu’on y repense avec délectation.

Charles Boisseau
Blogue Globetrotter.fr
…ou les tribulations de Charles en vadrouille

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