Au retour de l’Abitibi-Témiscamingue, les émotions à chaud…
En serpentant les mille et une rivières qui ont porté les découvreurs de ce paradis du nord, je peux m’imaginer qu’elles ont pu être infernales pour les colons venus chasser leurs rêves. Le courage d’aujourd’hui n’est certes pas celui d’hier…
Descendre du train au fin fond des bois avec pour accueil que le rude hiver ou les vestiges des autres passés avant soi… Je m’imagine là à une autre époque, il n’y a pas bien plus de cent ans, labourant les champs nouvellement bûchés afin de me faire un petit lopin de chez-moi, mon mari occupé à la drave, courant sur les billots qui descendent les cours d’eau, mes enfants marchant des kilomètres pour aller à la petite école du rang… Quelle ère de bâtisseurs, de courageux, peut-être un peu fous, venus changer le monde (du moins le leur) un arbre à la fois…
Aujourd’hui sur ces terres, il y a aussi des artistes, des créateurs, des producteurs, tous des enfants ou petits-enfants de ces braves agriculteurs, bûcherons, mineurs, trappeurs ou draveurs. Dans leur sang coule cet amour de la nature, cette force d’exploiter au maximum ce qui les entoure, de le transformer à leur manière, pour leur génération, mais dans le respect et la fierté des ancêtres qui ont fait de l’Abitibi-Témiscamingue ce qu’elle est aujourd’hui, et ce, à la sueur de leur front!
Ces derniers jours, tous ont eu des histoires à me raconter, des légendes vivantes de la famille Bouchard aux histoires qu’on peine à croire, abracadabrantes et transformées au fil du temps. Mon grand-père ci, ma mère ça, mon frère, lui, et ma sœur, elle… Des contes, des histoires tristes comme heureuses, des émotions sorties du bois ou extraites de la mine encore vives et parfois un peu endormies, tout juste revenues à la mémoire.
Je les écouterais bien sagement des heures durant. Ces récits de bâtisseurs me fascinent, d’autant plus qu’ils se poursuivent aujourd’hui avec des hommes et des femmes qui ont « le choix », la vie plus facile est accessible. Ce n’est plus une question de chercher une vie meilleure ailleurs ou de fuir l’enrôlement obligatoire à la guerre en allant défricher, c’est un choix de partir des semaines à la mine, de bûcher jusqu’aux petites heures, un plaisir, une vocation.
Je me trouve bien petite avec mes histoires…
Je me console en me disant que ce n’était peut-être pas en Abitibi, mais mon ancêtre aussi a jadis planté la croix d’un village à l’endroit qui verrait naître mon grand-père et des 17 frères et sœurs. Peut-être coule-t-il donc un peu de cette sève modernisée dans mes veines?!
S’il y a une chose que j’ai réalisée grandement par mon passage en Abitibi-Ouest, c’est que le Québec a vraiment été modelé, taillé et fignolé soigneusement par des courageux, un pas à la fois, un rêve à la suite de l’autre, peu importe la région que l’on étudie. J’en suis émue, reconnaissante, espérant avoir assez d’une vie pour tenter d’en faire autant!
Et vous, quelles sont vos racines? D’où venez-vous?
15 commentaires
marcel bouchard
7 juin 2015 à 04 h 17Très beau reportage et merci encore pour ta visite et ton intéret très marqué pour connaitre l’histoire de notre coin de pays.
Au plaisir de se revoir un jour
Jennifer Doré Dallas
7 juin 2015 à 10 h 46Merci encore Marcel!
Laura HANTZ
8 juin 2015 à 11 h 33Très bel article!
J’adore je genre d’histoires 🙂
Le Canada est un pays que je rêve de visiter, mais de visiter en dehors des sentiers battus des tours opérateur:)
Jennifer Doré Dallas
8 juin 2015 à 11 h 53Ah ben pour ça, tu seras servie au Québec Laura. Il suffit de partir en voiture explorer les petits villages et tu auras droit à une immersion totale!
Anne-Marie Belzile
8 juin 2015 à 01 h 49Bravo Jennifer!!! Très touchant cet article :)!! Il me rend bien fière cet après-midi!!! Ça été un plaisir de t’avoir chez nous. Bon vent!! Au plaisir de se revoir!!!
Jennifer Doré Dallas
8 juin 2015 à 02 h 12Ah ben là c’est toi qui me rend contente avec ce beau commentaire. Merci encore de m’avoir incluse dans ce projet!
Bianca @ La Grande Déroute
8 juin 2015 à 02 h 16Wouhou! 🙂 Une autre « contaminée » par l’Abitibi-Témiscamingue 😉
Bien heureuse de lire tes premières impressions sur ce grand bout de pays!
Jordane
9 juin 2015 à 02 h 32Je suis tombé sur ton article via je blogue, et à lire cette histoire et à voir ces photos, ça m’a renvoyé à de très bons souvenirs des Laurentides.
Ce pays c’est une bouchée d’air frais !
Merci de l’article, je crois que je vais revenir chez vous les cousins ! 😉
Jennifer Doré Dallas
9 juin 2015 à 02 h 37C’est vrai que les Laurentides et l’Abitibi ça se ressemble parfois. Au plaisir de voir au Québec!
julia
10 juin 2015 à 08 h 36un voyage dans le temps ! J’adore
Emmanuel
14 juin 2015 à 08 h 45Bonjour !
Merci de nous faire partager votre expériences. Nous partons au Canada cet été et justement nous aimerions sortir des sentiers battus… La région de l’Abitibi Témiscamingue nous intéresse mais je ne trouve pas grand chose sur le net… auriez vous des site internet à nous communiqué sur les choses à voir et à faire dans cette région. Merci beaucoup.
Anne-Marie Belzile
16 juin 2015 à 03 h 37Bonjour Emmanuel,
Je vous recommande le http://www.tourisme-abitibi-temiscamingue.org.
Jennifer Doré Dallas
16 juin 2015 à 04 h 27Bonjour Emmanuel,
Wow, ce sera un beau voyage! Je dirais comme Anne-Marie, c’est une bonne source initiale, et après tu peux chercher plus en profondeur les thèmes qui t’intéressent. Si tu as des questions, n’hésite pas!
Jen
Emmanuel
17 juin 2015 à 06 h 08Bonjour,
Je vous remercie pour vos réponses. Je vais jeter un oeil sur ce site.
Sous le charme du Refuge Pageau
1 août 2016 à 12 h 19[…] Une boule d’émotions au nom des bâtisseurs du Québec! […]