Sur la route Mawoui

Article publié le 28 janvier 2013 et mis à jour le 20 août 2018.

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Sur la route avec bébé

J’ai toujours adoré rouler en voiture. Conduire longuement sur des chemins de terre campagnards ou encore rouler vivement sur l’autoroute. Durant des heures. Avec l’arrivée de Roukie, cette passion n’a pas changé. Loin de là. Pourtant, il m’arrive régulièrement d’entendre des parents qui disent se retenir de partir trop loin à cause de leur enfant. Qui me racontent qu’ils ne voyagent plus ou qu’ils se sont arrêtés dans toutes les aires de repos et Tim Hortons entre Montréal et Québec. Enfants trop chigneux ou insupportables, disent-ils. C’est vrai qu’à compter d’un certain âge, il faut les distraire ces petites bêtes…

Peut-être cette réalité avec ma fille changera-t-elle lorsqu’elle grandira. Néanmoins, je crois fermement que plus on inscrit jeune cette habitude et ce mouvement à notre bébé, plus il sera en mesure de s’accommoder et même de profiter des joies de la route. D’apprendre la patience aussi. Un peu de préparation me semble tout de même essentiel afin de rendre le trajet ou l’errance sympathique. Voici de simples petits trucs qui rendent les longs déplacements agréables.

Sur la route Mawoui

J’ai pris l’habitude de planquer un peu partout des réserves d’indispensables dans ma voiture. Puisque je suis la seule conductrice et seule avec ma fille, je ne peux demander à la personne à mes côtés ou me permettre encore moins de poser un geste dangereux… du moins, on le tente tous une fois, j’imagine, en étirant le bras pour tenter d’attraper une suce égarée tout en constatant assez rapidement l’imprudence du mouvement. Mieux vaut nettement s’arrêter.

J’ai donc toujours à proximité deux ou trois suces. Sur le siège à mes côtés, un ou deux biberons et un gobelet d’eau. Deux ou trois livres pour bébé. Des contenants de plastique remplis de céréales et d’abricots séchés. Un ordinateur portable jouet aussi.

Dans le rangement avant, il y a longtemps eu des tubes de Camilia pour calmer les poussées dentaires. Un iPod avec des listes de lecture variées. Une marionnette crocodile aussi qui conduit parfois avec moi et qui fait bien rigoler Roukie. Un vieux cellulaire. Elle peut ainsi appeler son papa à sa guise, et ce, sans son mains libres. 😉

L’important, je crois, est de doser, de ne pas se prendre la tête avec un jouet ou une suce qui tombe. De ne pas avoir peur de s’arrêter. Faire preuve de jugement aussi. Entre Toronto et Montréal et près de Métis-sur-Mer, de très violentes averses ont ralenti considérablement notre trajet. Hop! Du coup, on n’est plus pressé! On se range sur le côté et on en profite pour chanter une nouvelle comptine à bébé…! Tout simplement, sans montrer notre stress, simplement sécuriser un enfant qui ne demande qu’à l’être. Et puis, lui parler doucement. Tu as vu la pluie? Oh! La plouie? Belle, la plouie! Ça y est, on essaie simplement de transformer ce moment en instant de complicité.

Sur la route Mawoui

Je ne sais pas si ma fille aimera faire de la route plus tard. Présentement, elle m’épate! Nous avons traversé depuis de long en large le Costa Rica et jamais elle ne s’est plainte de la longueur des trajets. Lors des moments d’ennuis, elle se voit déjà confrontée à créer autour d’un environnement exigu tout un univers. Dans le rétroviseur, je la vois qui se raconte, qui est profondément plongée dans son monde en faisant manger des Cheerios à son bébé ou en parlant aux doigts de sa main. Maintenant, on compte aussi les camions « bleus », elle fait « tchou » à tout ce qui est plus gros qu’une fourgonnette et je peux lui chanter la même chanson vingt-cinq fois en ligne sans qu’elle ne se lasse. C’est lors de ces longs moments sur la route que j’en profite aussi pour lui parler. Doucement, de ce qui a trait au monde des adultes et qu’on aimerait tous plus ou moins éviter. Une occasion de mettre des mots difficiles sur toutes ces choses qu’elle ne comprend pas. Tentant aussi par le fait même de la rassurer. Même si elle ne comprend pas tout, ces « non » assurés et ces « oui » plus timides, qui me parviennent de la banquette arrière, m’encouragent et me disent à leur manière de continuer.

Sur la route Mawoui

Être là, assise sur une banquette arrière permet d’apprendre à apprécier le paysage qui défile. À l’apprivoiser. Mais surtout, je crois que c’est dans ces longs moments d’immobilité qu’on peut aussi se permettre d’apprivoiser une tout autre forme de voyage. C’est là, immobile, qu’on apprend aussi à rêver.

Marie-Eve Blanchard
mawoui.com

 

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4 commentaires

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    mawoui
    28 janvier 2013 à 09 h 22

    Quel beau souvenir que de la voir là, perdue dans à l’arrière de ma jeep, entre la guitare, la tente, les sacs, le parc, les couches, notre nourriture pour un mois et le fouillis lors de notre trip en Gaspésie maman-fille ! 😉

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      Jennifer
      28 janvier 2013 à 12 h 29

      Tellement contente que tu partages avec nous tes aventures sur la route avec Roukie, car ça motivera sans doute d’autres parents à faire pareil et à faire tomber les barrières de l’impossible! À quand la suite? (article et voyage hehehe) 🙂

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    Xtinette
    29 janvier 2013 à 05 h 48

    Pas de soucis avec les p’tits. Nous avons fait le tour de l’île Maurice en voiture. Finalement, ils ne pleurent que lorsque l’estomac gronde d’où l’importance des réserves pour tenir avant un arrêt !

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      Jennifer
      29 janvier 2013 à 06 h 13

      Toujours plein de collations à bout de bras 🙂

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