Alors que se déplacer en métro peut être complexe dans certaines grandes villes, les passagers qui circulent pour la première fois en métro à Montréal ne seront pas désorientés. Avec quatre lignes parsemées de stations laissant s’exprimer l’art, il est facile de s’y repérer et agréable à utiliser. Zoom sur les souterrains de la ville.

La (très) petite histoire du métro de Montréal

Après avoir tergiversé pendant un demi-siècle et creusé des tunnels sous la ville pendant quatre ans, c’est le 14 octobre 1966 que Montréal transporte ses premiers passagers en métro (juste à temps pour l’Expo 67). Le réseau souterrain comptait initialement 26 stations réparties sur trois lignes. Aujourd’hui, quatre lignes totalisant 71 kilomètres nous transportent à travers 68 stations. La moitié des stations portent le nom de figures historiques du Québec et chaque station a été conçue par un architecte différent. Parlant de l’Expo 67, saviez-vous que le roc extrait des tunnels du métro a servi à bâtir l’île Notre-Dame, sur laquelle furent construits (puis détruits) plusieurs pavillons de cette exposition universelle?

 

Le métro de Montréal, musée d’art?

Un métro, tout comme une gare ou un aéroport, n’est qu’un lieu de passage. Certains voient celui de Montréal comme décrépit, sans âme et ayant besoin d’être remis au goût du jour (ils n’ont pas tout à fait tort), tandis que d’autres préfèrent y voir un lieu où l’expression artistique québécoise est mise à l’honneur. En effet, à sa création, pour rendre chaque station unique et agréable à fréquenter, les promoteurs du métro ont confié à des artistes la mission de faire rayonner l’histoire de Montréal à travers diverses œuvres. Au fil des prolongements du réseau, on a donné carte blanche aux artistes, n’imposant plus le thème historique initial. C’est ainsi que de station en station défilent sous les yeux des passagers des décors hétéroclites à l’art quelquefois éclaté et lumineux (pensons notamment à la station Champ-de-Mars, qui a d’ailleurs été nommée plus belle station de métro au monde), d’autres fois discret et plutôt glauque (la station Laurier en est un – triste – exemple).

 

Le plan du métro revisité

Il est très facile de se déplacer en métro à Montréal. Force est d’avouer qu’avec seulement quatre lignes, il serait effectivement quelque peu étonnant de s’y perdre. Pourtant, nombreux sommes-nous à souhaiter de nouvelles lignes et de nouveaux itinéraires qui, en plus de nous transporter plus loin et plus rapidement (à commencer par l’aéroport Trudeau), pourraient considérablement alléger le trafic routier. On peut se consoler en attendant patiemment que le projet de tramway se concrétise. Patiemment, ai-je bien écrit, car aucun tramway ne se faufilera dans les rues de la métropole avant 2021. Ah, et on peut également se réjouir des derniers plans d’élargissement du métro annoncés récemment, même si ceux-ci, avec une vingtaine de nouvelles stations et autant de kilomètres de voie, engendreraient probablement une hausse d’achalandage trop importante pour le système actuel (remplacer un problème par un autre?). Là aussi, faisons preuve de patience, car deux décennies nous séparent de l’aboutissement de ce projet. En attendant, plusieurs cerveaux ont laissé aller leur rêve d’un plan de métro optimal et intelligent. Utopie, que d’espérer un jour un tracé semblable à celui-ci?

 

La voix du métro

Vous vous êtes toujours demandé à qui appartenait la voix qui annonce les stations dans le métro? Moi aussi! Depuis quelques années, c’est la voix de l’actrice Michèle Deslauriers qui se fait entendre dans les trames du métro. Avant elle, la première à avoir prêté sa voix fut Judith Ouimet, une narratrice hors champ indépendante. Dans une entrevue réalisée en 2002, elle explique comment s’est déroulé l’enregistrement. Un travail plutôt ardu, exigeant une voix ni trop aiguë, ni trop grave et où aucun détail ni ton de voix n’est laissé au hasard!

 

La fausse STM

La STM, Société des transports de Montréal, alimente souvent la colère de ses usagers. Retards ou pannes, tout est excuse à pester contre la qualité de son service. Il y a quelques mois est apparue sur Twitter la fausse STM (@faussestm), avec pour savoureuse mission de railler gentiment les dysfonctionnements de la vraie STM. Sur le ton de l’humour, mais toujours avec un fond de vérité, les auteurs qui se cachent derrière cette parodie font aller leurs 140 caractères pour notre plus grand plaisir. Voici un petit échantillon :

Ralentissement de service sur les lignes orange et verte. Parce que si on ralentit la ligne bleue encore plus, elle va se mettre à reculer.

— faussestm (@faussestm) 7 février 2013

Avez-vous bien avancé l’heure? On vous demande ça, au fond, ça change rien pour nous: nos horaires sont pas mal selon nos envies du moment.

— faussestm (@faussestm) 10 mars 2013

Désolé de n’avoir rien tweeté depuis plus de 24h. Nous attendions un autobus à NDG.

— faussestm (@faussestm) 1 mars 2013

Le service est rétabli sur toutes les lignes du métro. Finalement, il fallait juste qu’on débranche notre routeur et qu’on le rebranche.

— faussestm (@faussestm) 21 mai 2013

Ça vous donne envie d’en découvrir plus sur le métro?

Lucie Bataille
www.luciebataille.com

 

 

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